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Parentalité Créative

Triple A contre triple F

Article publié le 23 novembre 2012

La France perd son triple A

Ahlala, quand je pense que la France a perdu son triple A ! Il y a encore deux jours le monde entier nous faisait confiance, nous semblions solides et surtout crédibles aux yeux des agences d’évaluation.

Et puis, voilà ! ! ! Enfin heureusement la bourse était plutôt en légère hausse le jour de l’annonce, nous sommes tous soulagés ! Ouf, on a eu chaud !

On va rester COMPÉTITIF ! Je craignais tellement que nous nous engouffrions dans un tunnel de crise économique sans fin…

Ce triple A est quand même un signe de bonne santé, non ?

Oui, enfin, si on reste à la surface des choses, n’est-ce pas ? Évidemment, si chaque Français peut acheter tous les cinq ans une voiture, vivre dans une petite maison avec jardin, aller au supermarché remplir son caddy, mettre ses enfants à l’école et payer les fournitures scolaires, partir de temps à autre en vacances. Tout le monde ne peut pas se le permettre aujourd’hui. La classe moyenne est dévorante, et tout le monde y veut sa place… pour être heureux… Enfin c’est ce que l’on peut penser…

 

Prétendre être heureux

Pourrons-nous prétendre être un peuple heureux lorsque notre triple A sera de retour, quand nous serons dans la course mondiale sur le plan de la compétitivité ?

Je crains que non, car il y a le triple F. Et du triple F personne ne parle. Il révèle pourtant un mal-être profond et durable,

Le triple F en quelques mots

Le triple F ce sont les trois fléaux les plus intenses et les plus révélateurs selon moi de notre triste condition. Le premier :

– 50 000 tentatives de suicides chez les adolescents par an, une véritable urgence !

(200 000 toute tranche d’âge confondues).

Ensuite viennent le nombre de viols :

– 75 000 viols par an, dont 80 pour cent sont commis par des personnes connues : voisins, familles, conjoints. J’y ajoute les violences conjugales éloquentes :

En 2006, 137 femmes sont mortes des coups portés par leur compagnon (soit une femme tous les trois jours) et plus de 3 000 actes de violence ont entraîné une incapacité de travail supérieure à huit jours.

Le troisième c’est notre place dans le classement des consommateurs de médicaments psychotrope :

Nous sommes premiers, champions du monde de la consommation des médicaments psychotropes ! Et cette consommation ne cesse d’augmenter, surtout chez les jeunes. Est-ce le reflet de notre légendaire morosité ?

 

Une grande violence cachée et niée

Tant que nous ne nous serons pas sérieusement attelés au triple F, la France pourra bien avoir tous les triple A qu’elle veut, personne ne me fera croire que c’est un pays où l’on se sent bien.

Avant toute chose, il y a un problème de grande violence chez nous, et notre économie ira bien mieux quand nous l’aurons solutionné. Elle ira mieux sur des bases saines, sur des bases de coopération, d’empathie, de compréhension et de solidarité.

Pour le moment, la compétition en place produit du chômage, du harcèlement moral dans les entreprises, des suicides parfois dus à ce dernier… Une absence de prise en compte des besoins humains génère un retour de manivelle extrêmement puissant qui nous assomme, et ne permet pas le développement de la créativité si importante pour l’avenir de nos enfants.

Si vous me lisez c’est que vous êtes parent peut-être, grands-parent, ou personne intéressée par l’accompagnement des enfants. Cette violence intense que nous cachons sous des dehors faussement progressiste, elle naît dans chacune de nos familles. Chacun d’entre nous a le pouvoir de faire évoluer cette situation ingérable, c’est urgent, c’est vital ! 

Nous pouvons en sortir, et ce sera un travail collectif très efficace, lorsque la violence aura disparu de nos familles, elle disparaitra de notre société. Nous ferons alors d’énormes économies dans tous les domaines, celui de la santé (car comme le disent de nombreuses études, la violence dans notre enfance nous rend souvent malades, anxieux, dépressifs) celui de la délinquance (eh oui, les mauvais traitements et l’accumulation d’émotions non travaillées peuvent amener à des actes de délinquance), les conséquences seraient énormes. Qui peut dire comment un peuple heureux et solidaire gèrerait son économie… Il aurait sûrement un triple A plein de santé, enraciné dans le bien être :-)))

 

Tout ça c’est pour demain, si nous nous y mettons ensemble !

On y est presque…

Catherine Dumonteil Kremer

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