École et apprentissage

Le sujet de l’apprentissage me tient à coeur parce qu’il concerne les contenus et les méthodes utilisées pour apprendre. Ce qui me passionne c’est de me demander quel type d’individus l’école produit-elle et l’impact que cela aura sur notre société. Il n’y a pas de sociétés sans individus, les parents font un énorme travail de production (de petits humains) et d’accompagnement, et l’école est l’une des nombreuses institutions où on apprend des choses.

Il se trouve qu’en ce moment je lis des articles traduits (Par Brigitte Guimbal) pour le congrés international de la non sco à Reims.
L’un d’eux a été écrit par Roland Meighan qui est professeur à l’université spécialiste des sciences de l’éducation. Cet enseignant a cherché à répondre à la question posée plus haut, il a d’abord essayé de faire un tri des lieux, groupes, institutions où on apprend quelque chose, cela va de l’école, en passant par les bibliothèques, les clubs de sport, les écoles de terrorisme, l’armée…etc…
Ensuite il s’est demandé quel type d’individus ces systèmes produisent. Si l’on s’attend à ce que l’école renforce l’objectif d’obtenir des êtres humains qui ne vont pas détériorer l’environnement ou les autres autour d’eux, et vont essayer autant que possible de faire un peu de « bien » autour d’eux on est déçu par ce que l’éducation nationale obtient, en fait je cite Roland Meighan
« Si ce sont nos intentions, et je propose qu’elles le soient, nous devons créer un système d’éducation qui nous donne une chance d’y parvenir. Le système actuel n’y parvient pas. Le système d’enseignement de contrainte des masses appelé ‘école’, avec une succession sans fin d’enseignements imposés appuyés par des punitions et d’autres loyens dissuasifs, ne va pas produire de telles personnes. Il va produire des gens qui, de manière générale, sont habitués à la mentalité tyrannique. Etant eux-mêmes contraints, ils sont prêts à contraindre les autres s’ils en ont l’opportunité. Il se peut que ce soit juste de la tyrannie avec un petit t, qui consiste juste à mener la vie dure aux autres, ou il se peut que ce soit de la tyrannie avec un grand T, qui consiste à être prêt à imposer son pouvoir sur d’autres personnes. »

 

Roland Meighan cite un rescapé des camps de concentration : » la lecture, l’écriture l’arithmétique sont importants uniquement s’ils servent à rendre nos enfants plus humains ».

Il insiste sur le fait que la façon dont on apprend est aussi importante que ce que l’on apprend. On peut devenir un tyran instruit, cela ne fera pas avancer le monde.

D’ailleurs toujours d’après cet enseignant, la solution finale a été imaginé au cours d’une réunion où la moitié des partcipants avaient un doctorat. Cela qui ne fait pas du docteur une personne respectable !

Autre citation

« Don Glines, de Educational Futures Projects, USA, a fait cette observation plutôt provocatrice : les élèves sortis des meilleures grandes écoles traditionnelles ont contribué à perpétuer la majorité des problèmes de notre société. Ce sont les étudiants sortis d’Oxford, de Cambridge, de Harvard et de Yale qui détruisent l’environnement – pas tous bien sûr, mais ils sont les dirigeants des laboratoires sans éthique, ils sont les dirigeants des entreprises, ils sont les personnes qui recherchent de gros profits. (Glines, D. 1995, Creating Educational Futures Michigan; McNaughton and Gunn).

De quoi réfléchir sur le rôle et l’efficacité de l’école.

 

Même si les petits caïds de la rue nous irritent, ce ne sont pas eux qui font les gros dégâts. Ce sont les gens qui sortent de nos institutions. Si vous voulez savoir sur qui rejeter la faute, vous devez vous interroger sur ce que des systèmes comme les universités d’Oxford et de Cambridge font quand ils produisent les auteurs de ces actes dénués de principe, ces actes dangereux et mortels ? Il se peut que nos institutions vénérées soient plus partie prenante du problème que de la solution. »

 

Le troisième constat est intéressant, on a étudié les conditions pour fabriquer des « génies ».
La première : beaucoup d’attention de la part des parents.
La seconde des contacts limités avec des enfants du même âge et beaucoup de contacts avec des adultes chaleureux qui apportent du soutien.
La troisième : un environnement riche en créativité et fantaisie.
(Les trois facteurs ci-dessous proviennent d’une étude menée par Harold G. McCurdy citée dans Leonard, G.B. (1970) Education and Ecstasy, (Education et extase) , London : John Murray )

Catherine Dumonteil Kremer

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Catherine Dumonteil-Kremer, formatrice en parentalité positive

Avec plus de 30 ans d’expérience dans le soutien à la parentalité non violente, Catherine Dumonteil Kremer a fondé la Journée de la Non-Violence Éducative (JNVE) en France en 2004. Elle a créé le métier de consultant en parentalité et le programme « Vivre et Grandir Ensemble », premier programme français validé par la recherche.

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