Comment bien se disputer en couple, en famille et en société ?
Deux personnes sous le même toit et nous avons l’ingrédient principal d’un conflit. À partir de ce moment-là, tout s’avère possible, même s’il faut parfois un peu de temps pour le voir surgir.
Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir entendu pendant notre enfance : « Arrêtez de vous disputer ! » Les querelles avaient alors très mauvaise réputation et il fallait éviter le conflit à tout prix pour ne pas passer pour un esprit chagrin, voire belliqueux. De ce fait, ce que nous avons appris sur le conflit étant petits est assez sommaire : il ne faut pas se disputer, sauf quand on est sûr d’avoir le dessus sans discussion possible. Nos parents ne supportaient pas les disputes entre leurs enfants. On pourrait en déduire que nous avons peu l’habitude de nous confronter au conflit. Mais il n’en est rien : nous avons vécu un grand nombre de situations conflictuelles avec les adultes, qui étaient la plupart du temps écrasées dans l’œuf par de puissantes manifestations de leur pouvoir.
Et donc, face à un désaccord, nous sommes parfois démunis, effrayés, inquiets à l’idée de ne pas trouver de solution pour affirmer notre point de vue sans passer pour le pénible de service, à moins que nous ne soyons en position de force. Dans ce cas, comme nos parents, nous allons occuper la position de vainqueur sans trop nous poser de questions sur les états d’âme du perdant.
La position de perdant est une position que nous connaissons bien pour l’avoir occupée pendant les vingt premières années de notre vie au moins. Une éducation basée sur les rapports de force nous a habitués à une gestion expéditive des problèmes relationnels. Ce qui a pu nous laisser une crainte de l’autorité et une sorte de paralysie quand il s’agit d’essayer de trouver des compromis – avec un enseignant de nos enfants par exemple, ou un employeur indélicat.
Une fois face à l’autorité présumée, nous avons peu d’outils à notre disposition pour faire connaître la raison de notre désaccord. Là encore, ce qui peut remonter à la surface sont les jeux de pouvoir couramment utilisés par les adultes qui peuplaient notre enfance : victimisation, intimidation, culpabilisation, chantage affectif, humiliation, sous-entendus… Un héritage relationnel très lourd à porter quand on considère que le conflit fait partie de la vie et qu’il y a mille moyens de le vivre sans devoir terrasser son adversaire ou au contraire se soumettre, deux attitudes qui laissent des marques douloureuses aux protagonistes.
Le conflit peut aussi être une source de richesses : s’ouvrir à l’autre, se faire connaître, aller de plus en plus loin dans la conscience de ce que nous sommes, c’est une toute nouvelle façon de faire, à l’échelle de l’humanité, dont on peut espérer qu’elle nous conduira à une paix durable. « La paix commence dans la famille. » disait Gandhi. Voici quelques idées pour aller à la rencontre du conflit et lui ouvrir les bras !
Catherine DUMONTEIL-KREMER
[1] Titre inspiré du livre Comment bien se disputer en couple, de Caroline et Serge Vidal-Graf, éditions Jouvence (2012).
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