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Parentalité Créative

Des relations idéales ? Le mythe de l’amour parfait

Au cours d’une interview récente, une journaliste me pose la classique question : « Comment faire pour que les frères et sœurs s’entendent bien, qu’ils soient complices dans leur vie ? », j’ai traduit ça par « Comment faire pour qu’ils vivent LA relation idéale que nous n’avons pas vécue ? »

La quête de la relation parfaite

Ah cette relation idéale, fusionnelle, unique et exceptionnelle, que ne ferait-on pas pour mettre la main dessus ! Dans tous les domaines de notre vie d’ailleurs… Car si nous nous attendons à faire vivre à nos enfants une relation parfaite selon nos critères, notre relation de couple est également touchée par ce mythe. Qui n’a pas attendu le prince charmant ? L’âme sœur ? On croit même parfois l’avoir rencontré, ou ne pas être tombée sur « le bon », il est là quelque part, le mythe, il nous attend au coin d’une rue, c’est sûr !


En amitié, nous sommes à peu près aussi lucides qu’en amour, ce qui donne quelquefois des relations chaotiques !


Toute notre culture est orientée vers le mythe de l’amour parfait, intense, ne s’agirait-il pas par hasard d’une recherche éperdue de l’amour maternel que nous n’avons pas reçu en quantité suffisante quand nous étions bébés ?


Cette fusion que nous recherchons tant dans toutes nos relations, correspond-elle à un vrai besoin ? Ou à une recherche frénétique vouée à l’échec ? Pouvons-nous à notre âge combler un besoin de bébé ?


À la dernière question, je répondrais par non, si nous pouvons être comblés un certain nombre d’années par une relation de couple, l’expérience prouve, et il suffit de regarder autour de soi, qu’au bout d’un certain temps, nous ouvrons les yeux, c’est là que la véritable relation commence…
Il y a des conflits, des attentes différentes, un besoin d’exister qui se manifeste, et c’est très naturel !


Être comblée totalement par un seul être qui prend soin de vous merveilleusement, cela aurait pu exister au début de nos vies, quand nous étions dépendants et que nous avions tant besoin de compréhension, de chaleur, de contact…


Voilà un besoin non comblé qui fait bien des dégâts avec notre imaginaire.

La représentation de l'amour au cinéma

Et nous baignons dans le mythe quasi quotidiennement.


Par le biais du cinéma, de la littérature, par exemple. Les artistes qui comme nous ont souffert de ce manque, ne peuvent s’empêcher de mettre en scène l’amour parfait, la passion, ou au contraire, son absence désespérante…

Il y a quelques jours au cinéma avec une de mes filles, j’ai vu un film qui ne démentira pas mon propos : « Odette Toulemonde ».

Nous en sommes sorties toutes les deux le sourire aux lèvres ! C’était délicieux, comme une pâtisserie douce, belle et légère, dégustée en fin d’après-midi dans un salon de thé un peu désuet…

Film Odette Toutlemonde

Et puis quelle drôlerie ! ! ! Non il était vraiment chouette ce film, il m’a d’ailleurs beaucoup rappelé « Romuald et Juliette » vous vous rappelez ?


Le mythe de l’amour qui se fiche des classes sociales, qui est prêt à les bouleverser pour combler son besoin de maman !

Film Romuald et Juliette

Tout l’inverse de ce que nous montrait Claude Goretta en 1977 avec « La dentellière », une jeune coiffeuse vit une histoire d’amour désespérée avec un intellectuel et elle en meurt presque !

Film La dentellière

Plus j’écris, plus je pense aux films qui ont jalonné ma vie et nourrit cette histoire d’amour parfait ou au contraire destructeur… Il y en a eu tant de films sur l’amour et l’amitié…

Tiens un récent qui ressemblait à une belle poésie « Eternal sunshine of the spotless mind », vous l’avez vu ?

 

Film Eternal Sunshine of the spotless mind

L'impact émotionnel des représentations idéalisées

Il arrive fréquemment que toutes ces belles histoires nous fassent pleurer, elles font aussi écho à nos détresses d’enfants, pour ceux qui sont abonnés à « Cheminer ensemble » ils verront ce que je veux dire.

Être exposé à la situation « parfaite » très éloignée de ce que nous avons connu provoque des larmes, les fameuses larmes « d’émotion ». Nous ne sommes pas tristes, nous sommes émus…

C’est le côté thérapeutique de ce genre de film… Il existe aussi des films qui montrent de vraies relations, plus proches de la réalité en tout cas…
Vous en connaissez ?

Je sais que c’est difficile, mais essayez de vous guérir de l’attente de la relation idéale, que ce soit dans vos familles, vos couples, avec vos enfants, une fois pour toute, ça n’existe qu’au cinéma ! ! !

Nos relations sont bien mieux qu’idéales, elles sont vivantes !

Article publié en 2007 sur mon ancien blog

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