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Parentalité Créative

La fraise Tagada en pleine conscience

De : Catherine Dumonteil Kremer – Peps magazine 2012

Quand j’étais enfant, une confiserie avait élu domicile à une cinquantaine de mètres
de mon école. Avec mon frère nous allions y dépenser notre argent de poche.
Ce dernier, du reste, en avait conclu que sa vocation était de devenir « marchand de
bonbons » lorsqu’il serait plus grand. Le sucre avait un rôle important dans notre vie.
C’était une source de douceur… Peut-être aussi de réassurance. Bref, le sucre nous
ramenait à la case « maman ».
Combien de fois avons-nous été réconfortés et récompensés par des sucreries ! De
plus, elles étaient systématiquement liées à la fête et à la convivialité.
Et vous ? Quelle place le sucre a-t-il occupé dans votre histoire ?

Aujourd’hui, entre les addictions au sucre, les colorants et la gélatine de porc utilisés
pour la fabrication de bonbons industriels, les problèmes de caries et de surpoids,
manger des sucreries est devenu « moralement inacceptable ». Nombreuses sont
les familles où la consommation de bonbons est limitée voire interdite.

Mais, comme l’exprime très justement un de mes jeunes amis de six ans : « Chez
moi, on mange bio et il n’y a pas de bonbons, mais quand je suis invité à une fête
d’anniversaire, j’en mange plein, plein, plein, plein… ».

Si j’en crois les nutritionnistes psychiatres Zermati et Apfeldorfer, interdire des
aliments peut produire des comportements compulsifs.
Comment se sortir de ce problème avec nos petits ? Voici quelques idées glanées au
fil du temps :


– Tout d’abord, essayez de ne pas être responsable de la première prise de
sucreries. Elles ne sont nullement indispensables et, quand vous différez ce
moment, vous gagnez du temps. Attendez plutôt que votre enfant en réclame.


– Une fois que votre enfant y a goûté, il en reveut, et il en veut d’autant plus
que les confiseries sont interdites chez lui. Certains parents laissent des
bonbons à disposition de leurs enfants et rapportent que ces derniers
s’autorégulent. D’autres ont opté pour la journée sucrerie : une fois par
quinzaine ou par mois, on peut manger tous les bonbons qu’on veut. Ces
deux options ont des implications très différentes. Mais elles sont très
efficaces dans la mesure où les parents adoptent eux aussi la règle fixée.


– Parfois, on peut se demander pourquoi notre enfant veut autant de sucre, cet
aliment qui le ramène à la douceur, à la dépendance peut-être. Est-il en
manque d’attention ? De câlins ? Est-il inquiet ? Stressé ? Proposer un jeu,
une étreinte, redevenir attentif à ce qu’il exprime peut différer ou faire baisser
sa consommation.

 

– Quoi qu’il en soit, manger est un plaisir, et refuser à un enfant un bonbon
dont il a très envie m’interroge, quand, de mon côté, je n’ai qu’à ouvrir mes
placards ou mon porte-monnaie pour me procurer mon chocolat salvateur.
Qu’en dites-vous ?

En ce qui me concerne, c’est la pleine conscience qui m’a aidée à sentir le goût
« chimique » des bonbons industriels, et de nombreux autres aliments que je
mangeais sans être attentive à mes sensations. J’imagine que tout comme moi mes
enfants feront leur chemin avec les bonbons.
En attendant, voici quelques recettes de sucreries faites maison ! J’ai testé les
pralines avec des noisettes. C’était un processus lent et très ludique. Une vingtaine
de noisettes a suffi à faire plaisir à l’ensemble de ma famille.

Bon appétit !

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