Vacances en famille – Souvenirs et perspectives

C’est ainsi que commençait le départ en vacances en voiture pour certains.

« Mes parents avaient deux 2 CV, on était quatre enfants et on partait pour la maison de ma grand-mère dans le Berry. Mon père au volant d’un véhicule, ma mère au volant de l’autre, » se souvient Franck.

Pour Hélène, le voyage était très pénible : « Les trajets, c’était terrible. Mon père fumait au volant, et quand on partait en vacances j’avais mal au coeur, je finissais par vomir, et ma mère me grondait parce que je n’avais pas pu me retenir. »

 

Deux mois sans rien faire

Les vacances d’été : deux mois sans rien faire, si j’en crois certains. « Mes parents travaillent et j’étais seul toute la journée. C’était une très longue période d’ennui. J’ai fini par apprécier la liberté que j’avais plus tard, quand j’ai pu sortir avec mes copains, du moins ceux qui n’étaient pas partis. » C’est le témoignage de Paul, enfant unique.

 

Il y a ceux qui partaient en colonies de vacances : « Je me rappelle la première fois, c’était en Ardèche, je pleurais tous les soir, le dortoir était immense avec des lits métalliques. Je n’ai jamais eu autant de chagrin. Heureusement, mes parents étaient venus me voir. » raconte Sylvie.

« J’ai eu le sentiment d’être livré aux autres enfants sans aucune préparation ou protection. Les plus grand se moquaient de moi, certains jeux étaient humiliants. Je passais mon temps à essayer de ne pas me faire remarquer. » rapporte Philippe.

 

Mais ce ne sont aussi pour beaucoup des moments de jeu avec les parents : « C’était les seules périodes où je jouais avec mes parents. On faisait des parties de Monopoly, de nain jaune – plus précisément avec mon père, que je voyais rarement dans l’année, puisqu’il rentrait tard le soir. » Ce sont les bons souvenirs de Nicolas.

 

Des grands-parents souvent à contribution

Des parents qui travaillent et des périodes de vacances longuees permettent aux grands-parents- d’intervenir pour aider les parents. Ce sont parfois des périodes paradisiaques quand les reelations sont bnnes, mais elles ne l’étaient pas toujours, d’après vos témoignages.

« Quand je pense à ma grand-mère, je me dis que c’est la seule personne qui me donnait amour et affection. Elle me prenait dans ses bras, elle jouait avec moi, elle me donnait ce que je n’arrivais pas à obtenir de ma mère. » témoigne Florence.

 

« Les grands-parents, on ne les aimait pas. Chaque fois qu’on allait chez eux, on souffrait de leur mesquinerie. Ils avaient vécu la guerre et en parlaient sans arrêt. Ils « rationnaient » ce que l’on mangeait mais aussi à peur près tout ce qu’ils nous donnaient, avec retenue.

Les gestes d’affection étaient rares.

Ils étaient rudes et distants. » se rappelle Véronique.

 

Un temps coupé en deux

« Mes parents comptaient les jours et parfois même les heures de présence que je passais chez l’un eet chez l’autre. C’est ce que je retiens de mes vacances, une période tranchée en deux morceaux aussi égaux que possible.

Je passais d’un univers à l’autre toujours avec difficulté. Un mois, c’était long. Je prenais des habitudes, je commençais à me faire au rythme de vie qui m’était imposé… Et il fallait partir et à nouveau s’adapter.

Le seul bon coté, c’est que mes parents avaient, chacun de leur côté, prévu de vraies vacances. Dans une famille où père et mère dont ensemble, on a parfois du mal à financer un seul séjour. »

Christelle, comme de plus en plus d’enfants aujourd’hui, passait d’un parent à l’autre pendant lees grandes vacances.

 

Des vacances de rêve

Aujourd’hui, l’organisation des vacances d’été pose les mêmes difficultés aux parents. Il leur faut caser leurs enfants pour pouvoir travailler. Mais il y a une inquiétude que l’on évoque beaucoup plus : quand on a déjà du mal à gérer les soirées, les mercredis et les week-ends pendant la période scolaire avec des jeunes personnes pleines d’énergie, on se demande comment on va survivre à deux mois de temps plein.

Pourtant il y a beaucoup à découvrir pendant ces périodes si rares et ce sont des occasions de renouer avec des enfants, d’apprendre à vivre ensemble.

Ce que vos enfants préfèrent dans la vie, c’est discuter, jouer, vivre avec vous une vraie relation chaleureuse.

 

Les vacances sont une période idéale pour vous détendre, les tensions dues aux contraintes quotidiennes s’effacent et vos enfants le ressentent. Les premiers jours peuvent sembler chaotiques, ils sont peut-être en train d’essayer d’évacuer tout ce qui a été engrangé en eux de fatigue, de frustrations, de souffrances depuis le début de l’année scolaire.

Les conflits de fratrie se succèdent, et les crises de larmes et manifestations d’insatisfaction également, ceci est tout à fait normal. L’année a été très longue, et c’est peut-être une des rares occasions pour vos enfants de pouvoir se faire entendre plusieurs jours d’affilée.

Les vase émotionnel se vide peu à peu, et les journées vont progressivement devenir plus paisibles et enrichissantes.

 

Changer de rythme de vie

Faut-il les occuper ? C’est une question très fréquente, assortie de l’inquiétude que les enfants s’ennuient avec nous, leur parents. Les vacances vont-elles devenir un marathon encore bien plus difficile que celui que nous vivons dans l’année ?

Et si vous en profitiez pour changer vraiment votre rythme et vos habitudes ? Que diriez-vous de vous coucher et de vous lever quand vous le souhaitez ?

De n’avoir plus vraiment d’horaires pour les repas, mais de suivre vos sensations de faim ? De vivre sans montre ? Pendant les vacances les enfants peuvent vraiment vivre à leur propre rythme, à la condition que nous lâchions prise.

 

Obtenez votre doctorat en espièlerie !

Vous aurez tout le temps de potasser la pratiquer avec vos enfants. C’est le moment de jouer 24 heures sur 24, si vous en avez l’énergie. Décrétez une journée du jeu ( voire une semaine si vous l’osez), où vous allez vous adonner à vos jeux favoris, en apprendre d’autres, revenir sur les classiques que sont le chahut, le cache-cache, le trappe-trappe…

Une journée « cabanes », où tout sera prétexte à fabriquer des petits lieux douillets et à les occuper ensuite. Une simple couverture sur une table, un drap sur un lit maintenu par le groupe familial see trouvant dessous, une tente dans un jardin, un tipi dans une forêt, et vous voilà devenus explorateurs à peu de frais.

 

Des journée à thème

Un pays ou une période historique attirent particulièrement vos enfants ? La journée sera donc japonaise, chinoise, médiévale, préhistorique… Je vous invite à vivre la dernière de façon particulièrement jubilatoire : au saut du lit, vous vous êtes tous métamorphosés en hommes et femmes de Cro-Magnon. Un délicieux délire !

Résistez à l’idée de faire de ces journées des outils pédagogiques, c’est tentant, mais vos enfants risquent de résister très fort à vos tentatives de leurs enseigner quoi que ce soit. Et puis, ils apprendront et vous aussi, en riant à gorge déployée

 

Et si vous devez vous séparer de vos enfants ?

Heureusement le doctorat en espièglerie n’est pas soumis à une limite d’âge, il est accessible aussi aux grands-parents. Quand il s’agit de choisir des centres aérés ou des centres de vacances, essayez de savoir quel est leur projet pédagogique et comment les limites sont posées dans cette structure.

Il existe des centres de vacances où parents et enfants peuvent cohabiter, d’autres dont la philosophie est proche de la vôtre. Quand un enfant est séparé de ses parents, le courrier est important. Une lettre tous les jours peut le rassurer sur le fait que bous pensez à lui et que vous vous souciez de ce qu’il vit. Le téléphone peut aussi soutenir votre enfant ? Une visite au milieu du séjour est souvent proposée aux parents.

 

Des aventuriers du quotidien

Partir en voyage n’est pas nécessaire pour vivre des vacances stimulantes avec ses enfants. Même à la maison, elles nous reconnectent à ce qu’ils sont, et nous remettent sur la voie de l’essentiel : le plaisir de vivre chaque instant en leur compagnie.

 

 

Par Catherine Dumonteil-Kremer

Peps N°4

magazine peps gratuit

Gérer les conflits cultiver la bienveillance

La paix dans une relation n’est pas l’absence de conflits, mais la capacité à les gérer. En apprenant à accueillir les différences et à résoudre les conflits, nous œuvrons pour la paix dans le couple, la famille et la société. Ce numéro PEPS vous donne toutes les clés pour y arriver !

S’inscrire à la newsletter

Catherine Dumonteil Kremer parentalité positive bienveillante

Catherine Dumonteil-Kremer, formatrice en parentalité positive

Avec plus de 30 ans d’expérience dans le soutien à la parentalité non violente, Catherine Dumonteil Kremer a fondé la Journée de la Non-Violence Éducative (JNVE) en France en 2004. Elle a créé le métier de consultant en parentalité et le programme « Vivre et Grandir Ensemble », premier programme français validé par la recherche.

Articles à lire

L’enfant intérieur des parents pendant la rentrée

L’enfant intérieur des parents pendant la rentrée

Vous savez quoi ? J’ai inventé une paire de lunettes qui permet de voir l’enfant intérieur d’un individu. Oui oui, il suffit de les porter et... on peut voir de ses yeux les réactions de ce petit qui a été parfois très blessé dans certaines circonstances du passé. Le...

Des relations idéales ? Le mythe de l’amour parfait

Des relations idéales ? Le mythe de l’amour parfait

Au cours d'une interview récente, une journaliste me pose la classique question : "Comment faire pour que les frères et sœurs s'entendent bien, qu'ils soient complices dans leur vie ?", j'ai traduit ça par "Comment faire pour qu'ils vivent LA relation idéale que nous...

Se connecter

Se connecter

[wcblogs_registration_form]

0
    0
    Votre panier
    Votre panier est videRetourner sur la boutique